Bubble Bobble est pour moi plus qu'un jeu, c'est une véritable institution qui figure encore aujourd'hui dans mon top 5 des meilleurs jeux du monde. Alors forcément quand un nouvel épisode de la franchise arrive je suis tout ouïe. Même si Bubble Bobble 4 Friends était assez décevant et que pas mal d'épisodes ont été plus que mitigé, cette fois-ci, Taito s'est affilié avec Arc System Works pour modifier en profondeur la formule du jeu. Et c'est un véritable appeau à Kelan qui est lancé puisque le jeu est désormais mâtiné de rogue-lite. Allez cette fois c'est la bonne j'y crois.

Plein de carries pour les dinos
Bubble Bobble Sugar Dungeons est donc comme (presque tout) le reste de la série un jeu de plateforme dans lequel on dirige un petit dinosaure anthropomorphe. Et pour cause, Bub est un vrai petit garçon qui a été transformé. Le jeu passe donc outre la fin du jeu original et de ses suites Rainbow Island et Parasol Stars. Il se place plutôt comme une relecture du concept initial. Bref le jeu nous fait diriger Bub, et uniquement lui. Bob semble passé à la trace et pour cause : le jeu ne se joue qu'à un seul joueur. Première déconvenue malgré un choix assez évident vu la structure du jeu. Il ne s'agit plus ici simplement d'enchaîner des tableaux préconçus jusqu'à la fin. Bubble Bobble Sugar Dungeons commence par vous asséner une petite scénette d'intro présentant une histoire assez insipide (mais qui à le mérite comme pour les menus d'être entièrement traduite en français) avant de vous lancer dans un hub pour le moment assez vide. Un petit robot sera à votre disposition pour un tutoriel par étapes permettant non seulement d’apprendre le maniement du dinosaure qui n'a que peu évolué depuis le précédent épisode, mais également et surtout la structure du jeu assez complexe. Le hub permet donc d'accéder à deux endroits distincts : le donjon et le château. Chacun de ces lieux correspond à un mode de jeu différent mais dont la finalité reste de progresser dans la méta-progression du jeu. Vous y trouverez des coffres à trésors permettant d'obtenir des ressources à dépenser dans l'une des deux boutiques du hub pour acheter des objets consommables ou pour obtenir des améliorations permanentes. Les améliorations permettent ensuite d'aller de plus en plus loin dans l'explorations du château ou du donjon. Le jeu consiste donc à multiplier les runs pour effectuer du farming, faire des emplettes si possibles, puis retourner encore s'enfoncer dans le sucre. Le jeu est plutôt soigné graphiquement et on retrouve le côté mignon de la licence. Dommage par contre de ne pas retrouver les ennemis emblématiques de la série. Bon au moins on ne peut pas se plaindre d'un côté trop fainéant. La musique fait bien son boulot d'accompagnement et le jeu est assez jouable. Les plus anciens devront s'adapter au nouveau système de rebond sur les bulles automatiques hérité de Bubble Bobble 4 Friends, mais on s'y fait.

Plus c'est long
Le principe général est plutôt bon, mais le jeu se heurte à un problème qui pourra en gêner plus d'un : l'équilibrage. Le jeu est d'une difficulté assez hallucinante. Il n'y parait pas comme ça, mais la moindre touchette avec un ennemis et c'est le retour au hub direct. A moins d'avoir un objet spécifique assez cher en ressources, il n'y a aucun système de vies. Ce qui n'est pas trop un problème au tout début le devient à un certain pallier quand il faut réussir à arriver au 40ème étage d’un donjon sans se faire toucher afin de pouvoir commencer à utiliser toutes les ressources accumulées depuis des heures, car à l'exception des deux améliorations disponibles au début, toutes les autres sont bloqué jusqu'à ce stade. C'est d'autant plus délicat que le temps est limité de base à 100 secondes par run et que le seul moyen de regagner du temps nécessite de tuer des ennemis (via combo si possible) et perdre probablement pour ça plus de temps que vous n'en gagner. Pour couronner le tout, le mode donjon est un mode dont la génération des niveaux est aléatoire. Alors oui c'est bien pour limiter l'ennuie et renouveler l'intérêt du joueur, mais ça complique grandement la tâche d'apprendre les niveaux pour gagner du temps. Une fois ce pallier atteint, les améliorations aideront un peu à progresser un peu mieux, mais sachez tout de même qu'un des succès du jeu nécessite d'arriver au bout de 500 étages (oui en une seule vie). Afin de varier un peu, on peut se lancer dans le mode château qui pour le coup n'a rien d'aléatoire. Le château est divisé en une série de salles imbriquées les unes les autres avec des portes fléchées. Il est possible de passer librement d'une zone à l'autre dès lors que vous arrivez à la porte. Le but est d'en explorer tous les recoins et d'arriver jusqu'au boss (qui est assez coriace). Le niveau n'est malheureusement pas très grand en nombre de salles et propose des checkpoints réguliers qui permettent de ne pas tout refaire du début en cas de décès. Par contre il n'y a malheureusement pas de possibilité de se téléporter d'un checkpoint à un autre déjà découvert, ce qui nécessite de refaire le chemin du retour à pattes. Avec un peu d'acharnement, le jeu déverrouille un nouveau contenu dont on vous laisse la surprise. Mais attention la difficulté y est accrue. Le taux de complétion des succès (sur PS5) ne trompe pas, les développeurs ont probablement surestimé le niveau des joueurs potentiels.
Une véritable symphonie
En sus du jeu de base, Bubble Bobble Sugar Dungeons propose un bonus non négligeable : un portage en émulation de Bubble Symphony, l'une des suites officielles de Bubble Bobble. Il s'agit ici de la version arcade japonaise (donc avec textes en japonais). La surcouche d'émulateur est de base en japonais également, mais en appuyant sur le pavé tactile, vous accédez à un menu qui permet de changer la langue et de le passer en anglais. L'émulateur est assez complet avec du rewind, de la sauvegarde, des options de touches et graphiques et même des options permettant de modifier certains aspects du jeu (changer la musique par celle de Bubble Bobble par exemple). Contrairement à Sugar Dungeons, Bubble Symphony permet de jouer à deux, et on peut même choisir son personnage parmis 4. On revient aux fondamentaux de la série ou tout ce qui compte est de tuer tous les ennemis, faire un max de points pour le plaisir en ramassant le plus d'objets qui trainent et surtout ne pas se prendre la tête. Contrairement à Bubble Bobble, Bubble Symphony permet de continuer le jeu autant qu'on le souhaite tant qu'on dispose encore de crédit. Et vu qu'on peut ajouter des crédits à la volée c'est open bar. Le jeu est beau, coloré et varié. Après chaque monde, il est possible de choisir une porte vers un des deux mondes proposés. En plus les fans de la marque seront servis avec des easter egg d'autres jeux comme Space Invaders, Pocky & Rocky ou encore Chack'n'Pop. A noter que sur PS5 en tout cas, le jeu est à télécharger à part et dispose de sa propre icone dans le menu. il ne dispose par contre pas de trophées.

Mon avis à moi
On a envie d'aimer Bubble Bobble Sugar Dungeons. Le concept de base est bon, le jeu est relativement soigné, et en plus il est accompagné d'un superbe portage de Bubble Symphony. Malheureusement, le jeu se montre vraiment trop élitiste et ne plaira vraiment qu'à ceux qui savent où ils mettent les pieds. Si le prix de vente était moins élevé (40€ tout de même) il pourrait être tentant de conseiller l'achat ne serait-ce que pour Bubble Symphony, mais en l'état c'est compliqué. Espérons que les développeurs prennent conscience du problème et patchent le jeu en le rendant plus accessible.

A qui s'adresse Bubble Bobble Sugar Dungeons ?
- A ceux qui n'ont pas froid aux yeux
- A ceux qui peuvent finir Bubble Bobble les yeux fermés
- A ceux qui souhaitent découvrir Bubble Sympony
A qui ne s'adresse pas Bubble Bobble Sugar Dungeons ?
- A ceux qui n'ont pas la patience de recommencer encore et encore
- A ceux qui ont l'habitude de jouer en mode easy
- A ceux qui veulent absolument jouer à deux
Test réalisé par Kelanflyter
